Le blog de la Bergerie
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Un très beau livre, d'une grande profondeur; un bel exemple d'inspiration et de méditation et très facile a lire. En voici quelques extraits pris de trois chapitres (les chapitres 2, 3 et 4), avec trois passages des Evangiles, et qui se concentrent sur trois aspects de la prière d'adoration: d'abord l'appel à l'aide puis l'écoute en attitude de recueillement, ensuite la demande avec confiance et courage, ce qui est déjà un bel exercice de foi, et finalement, la louange et l'action de grâce, l'hymne d'allégresse de la créature vers son créateur.
Voyons comment Marthe et Marie reçurent Jésus.
Luc 10:38- Comme ils faisaient route,
il entra dans un village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison.
39- Celle-ci avait une sœur appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du
Seigneur, écoutait sa parole. 40- Marthe, elle, était absorbée par les multiples
soins du service. Intervenant, elle dit : "Seigneur, cela ne te fait rien que
ma sœur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc de m'aider." 41- Mais le
Seigneur lui répondit: "Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup
de choses; 42- pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi
la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée."
Le moment d'adoration en face du Saint Sacrement peut s'inspirer de la rencontre
de Marthe et Marie avec Jésus.
Il nous faut d'abord "Prendre la décision de prier".
Marthe a reçut
Jésus dans sa maison, elle l'accueille: il a frappé et elle a ouvert la porte. La première chose à
faire est donc de décider de prendre du temps pour la prière, c'est comme ça que nous ouvrons notre
cœur a la prière.
Où est le lieu de prière? Le vrai lieu de la rencontre est notre cœur. Devant
le Saint Sacrement, nous sommes devant le Seigneur lui-meme, nous sommes donc dans un endroit
privilégié. Que faire? Comment se conduire? Epanchons notre cœur. Parfois nous commençons a
prier mais nous nous évadons dans mille pensées, nous sommes alors absents, absorber par nos
pensées, nous devenons facilement "débordée" par la situation. Or, dans cette situation,
Marthe a la bonne réaction : elle vient vers Jésus et lui demande de l'aide. Nous pouvons
faire la même chose en prière quand nous nous retrouvons "a la cuisine" de nos pensées,
a ce moment-la, ouvrons le fond de notre cœur a Jésus, disons lui ce que nous vivons,
nos souffrances, nos joies, nos soucis… c'est vrai qu'il sait déjà tout de nous mais
lui dire ce que nous portons en nous, cela ouvre davantage notre cœur a ce qu'Il veut
faire en nous.
Laissons-Le pacifier notre cœur. Maintenant, Jésus peut agir, il nous appelle par notre nom (deux fois, il dit: "Marthe, Marthe"). Notre propre nom,
prononcé avec amour, il nous prend par la main et nous assoit à ses pieds. Mais
quelle est la meilleur part, quelle est donc cette seule chose nécessaire?
C'est Ecouter Jésus. C'est le moment de silence de la prière, "toute entière livrée a
votre action créatrice" c'est le moment d'abandon, de paix. Il nous crée, il
nous recrée même si nous ne sentons rien (et la plupart du temps, nous ne
sentirons rien!). Nous pouvons nous dire: "en ce moment, indépendamment de
ce que je ressens ou non, Dieu, tu agis en moi. Je garde ce silence, je te
laisse agir, tu me re-construis, tu me fortifies, tu me guéris, Jésus, je
crois en toi, j'ai confiance en toi".
En silence, immobile, parfois avec
les yeux clos, nous nous abandonnons au Seigneur, avec fidélité, avec
confiance…
Pour finir, nous devons conclure la prière en douceur. Pour
emmener Jésus avec nous, après la prière, dans notre retour a notre vie
quotidienne. Avant la fin de la prière, nous pouvons prendre une petite
décision concrète pour mettre en pratique ce que nous aurons compris dans
la prière, comme faire des exercices nous permet de mieux retenir ce
que nous avons appris.
Le Créateur, Dieu, nous a crées, nous, ses créatures, avec une "prédisposition ancrée en nous" pour le vénérer, pour l'adorer; la prière est innée à l'homme. Jésus lui-même nous a encouragé à prier, à "demander" à Dieu.
La guérison de l'aveugle Bartimée. Marc 10:46- Ils arrivèrent
à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule considérable,
le fils de Timée Bartimée , un mendiant aveugle, était assis au bord du chemin.
47- Quand il apprit que c'était Jésus le Nazaréen, il se mit à crier : " Fils
de David, Jésus, aie pitié de moi ! " 48- Et beaucoup le rabrouaient pour lui
imposer silence, mais lui criait de plus belle : " Fils de David, aie pitié
de moi! "49- Jésus s'arrêta et dit : "Appelez-le." On appelle l'aveugle en lui
disant: "Aie confiance! Lève-toi, il t'appelle. " 50- Et lui, rejetant son manteau,
bondit et vint à Jésus. 51- Alors Jésus lui adressa la parole : " Que veux-tu
que je fasse pour toi ? "L'aveugle lui répondit: "Rabbouni, que je recouvre
la vue! " 52- Jésus lui dit : "Va, ta foi t'a sauvé." Et aussitôt il recouvra
la vue et il cheminait à sa suite.
En suivant ce passage de Saint Marc, nous pouvons identifier
plusieurs étapes dans la prière de demande:
Tout d'abord: appeler Jésus, c'est simple, il nous faut nous aussi appeler Jésus, il nous faut tout de
suite commencer par cet appel, comme le cri de Bartimee. Cela implique: reconnaître
la puissance de Jésus: Le mendiant aveugle appelle Jésus avec confiance,
il crie "aie pitié de moi!" et nous devons, nous aussi faire de même, avec confiance:
un tel appel, c'est déjà un acte de foi. Appelons Jésus, sans nous décourager:
que ce soit les autres qui essayent de nous en détourner ou bien cette petite
voix en nous qui essayent de nous en dissuader (ça ne sert a rien, il a bien
autre chose a faire) il nous faut crier de plus belle (dans le silence de notre
cœur!) et répéter notre demande, sans nous décourager. Puis, on se doit de prêter
l'oreille a entendre l'appel de Jésus: car Jésus s'arrêta et dit: "appelez-le"
car il veut que Bartimée s'approche de lui. Maintenant, il nous faut le courage
de nous lever et d'aller vers Jésus.
Dans la prière, nous sommes parfois comme
paralysés, par la peur, par le découragement. Mais nous devons nous lever
avec espérance: de même, il nous faut dans la prière prendre conscience
pleinement a qui nous nous adressons et sortir de nous même pour aller vers
lui. Bartimée bondit et court vers Jésus. Quand nous croyons vraiment que Jésus
va nous aider, (pas seulement qu'il peut nous aider
mais qu'il va nous aider) nous nous ouvrons déjà a lui. "Jésus j'ai confiance
en toi".
L'étape suivante est le dialogue: parler avec Jésus: Jésus invite Bartimée
a formuler sa demande: "que veux-tu que je fasse pour toi?" Question très pertinente
car, souvent quand nous prions, nous en restons au souhait vague, il faut passer
au stade du dialogue; ce qui nous force à dire ce que nous voulons vraiment.
Car demander, c'est s'engager a recevoir comme Jésus veut et va donner… Sainte
Therese d'Avila disait que Dieu aime les hommes courageux. Quand Jésus guérit
des paralytiques, il leur demande de repartir "en emportant leur brancard".
Demander quelque chose a Jésus, c'est déjà rendre Gloire a Dieu: le catéchisme
de l'église catholique dit: "le Christ est glorifié par les demandes que nous
offrons au Père en son nom". Bartimée l'appelle: "Rabbouni, mon maître". Jésus
veut que nous lui parlions de la même manière, avec confiance, plein d'espérance.
Jésus nous laisse libres: "ta foi t'a sauvé". Sans rien nous demander,
sans nous lier, il nous montre la force de notre foi. Mais que faire quand
Dieu n'exauce pas notre prière?
La tentation est grande d'arrêter de prier ou de nous détourner de Dieu. Quand nous ne comprenons pas pourquoi notre prière
n'est pas exaucée. Sommes nous prêts a permettre a Dieu de faire ce que nous
ne pouvons pas comprendre, du moins pas encore? Nous pouvons être surs d'une
chose, la prière de demande portera toujours du fruit quand elle est une véritable
rencontre avec Jésus. Car l'étape finale dans cette prière, c'est de Voir
Jésus: Barthimée recouvra la vue et chemina avec Jésus. Quand Jésus nous
ouvre les yeux du cœur, nous pouvons voir sa face, ce qui est le désir le plus
profond au cœur de l'homme, cette prédisposition ancrée en nous: faire l'expérience
de l'amour de Dieu. Lorsque nous adorons Jésus dans le Saint Sacrement, nous
pouvons le supplier d'ouvrir nos yeux, d'ouvrir nos cœurs pour que nous puissions
vraiment voir le Fils du Dieu vivant qui nous demande, avec amour: "Que veux-tu
que je fasses pour toi?".
La guérison des dix lépreux et un seul revient vers Jésus pour le remercier et pour louer Dieu.
Luc 17:12-A son entrée dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre et s'arrêtèrent à distance ; 13- ils élevèrent la voix et dirent : " Jésus, Maître, aie pitié de nous. " 14- A cette vue, il leur dit : " Allez vous montrer aux prêtres. " Et il advint, comme ils y allaient, qu'ils furent purifiés. 15- L'un d'entre eux, voyant qu'il avait été purifié, revint sur ses pas en glorifiant Dieu à haute voix 16- et tomba sur la face aux pieds de Jésus, en le remerciant. Et c'était un Samaritain. 17- Prenant la parole, Jésus dit : " Est-ce que les dix n'ont pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? 18- Il ne s'est trouvé, pour revenir rendre gloire à Dieu, que cet étranger ! " 19- Et il lui dit : " Relève-toi, va ; ta foi t'a sauvé."
Dire merci a Dieu et le louer en tant que créature:
Nous recevons continuellement notre existence de la main de Dieu. Toute la création
est un débordement de son amour. Nous aussi, chacun de nous. Ce n'est pas par
hasard que nous sommes en vie, c'est Dieu qui a décide librement de nous donner
la vie, a chacun de nous, et qui nous la donne encore, en cet instant même.
Dans l'adoration, je reconnais que Dieu m'a créé par amour en me tirant du néant
et que par amour, il me maintient en vie.
L'Eucharistie est action de grâces. Toute la messe n'est qu'une immense action de grâces envers Dieu notre Père,
un hymne d'allégresse chanté vers Dieu. Sommes nous toujours capable de cette
allégresse? Les soucis, les peines et les distractions nous en détournent. Mais
il nous faut comprendre que la louange n'est pas dépendante de nos sentiments,
de nos humeurs. Dans la louange, nous décidons, librement, de ne plus nous regarder,
nous, mais de regarder Dieu, notre créateur, de regarder le Christ qui a donné
sa vie pour nous. Ce n'est pas toujours facile mais si nous essayons d'adopter
cette attitude de louange, elle sera une bénédiction pour nous.
L'Eucharistie est un coin du ciel qui s'ouvre sur la terre! Pendant la messe et pendant
l'adoration, nous sommes appelles à nous unir à cet acte suprême de louange
à Dieu. Et c'est la foi et l'amour qui nous permettent de dépasser les limites
de nos propres sens. Jean Paul II tenait à nous le rappeler dans son encyclique
Ecclesia de Eucharistia "nous nous unissons à la liturgie céleste et nous nous
associons à la multitude des anges et des saints qui acclament l'agneau sur
le trône". Pendant la messe et pendant l'adoration, nous ne louons pas seulement
pour nous, mais pour toute la création a qui nous prêtons nos voix, nous
sommes invités a présenter au Père toute sa création, nous louons pour ceux
qui ne louent pas, nous rendons grâces pour ceux qui ne remercient pas, nous
adorons pour ceux qui ne savent pas adorer ou qui ne peuvent pas adorer.
Comment pratiquement louer Dieu? Pendant la messe, en y participant de tout
notre cœur, de toute notre force, de toute notre âme. Dans la vie quotidienne,
en prolongeons l'attitude de louange de la messe dans la vie courante, en essayant
de détourner notre regard de nous même pour le tourner vers Dieu, a nous décider
pour la joie dans toutes les choses, spécialement les petites chose. Il nous
faut nous entraîner à reconnaître les petits et les grands miracles de nos vies
(un beau rayon de soleil, la pluie qui fait pousser les plantes, le sourire
de cet enfant, le coup de tel d'un ami) pour savoir choisir toutes les opportunités
de remercier Dieu.
Remercier même dans les difficultés. Est-il possible
de louer même dans la souffrance? St Paul qui a vécut des épreuves terribles,
disait: Priez sans cesse. En toutes condition, soyez dans l'action de grâces.
Réjouissez vous, n'entretenez aucun souci. Alors la paix de Dieu qui surpasse
toute intelligence prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées. Si nous avons
appris à remercier Dieu pour les petites choses, cela nous aidera à avoir confiance
en lui quand les épreuves viendront. C'est cette confiance, cette louange, qui
nous donnera la paix. Dans l'adoration, rappelons nous les 10 lépreux qui ont
été guéris et soyons celui qui revient pour rendre grâce et louer Dieu, pour
remercier Jésus de tout ce qu'il a fait pour nous.
REFERENCES AND LINKS:
check out the Emmanuel site on Prayer and Praise here
Ecole d'adoration, sur le site de l'Emmanuel: ici